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Retour sur le festival du Polar et de l’Aventure 2023

L’association des Amis du Moonta-Lydia était à bord du “Paquebot des sables” pour la 7ème édition du Salon du Polar et de l’aventure les 9/10 et 11 juin 2023.

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Le président est interrogé sur l'histoire du Paquebot des Sables

 

 

Notre sympathique équipage de bénévoles a tenu un stand à l’entrée du salon pour permettre aux passager d’un jour de mieux connaitre et de mieux appréhender l’histoire de ce fabuleux endroit.

Il s’agissait de tenir un stand sur lequel trônait la maquette du Lydia mais aussi d’aller au contact des différents auteurs et dessinateurs présents pour faire émerger des projets futurs pour promouvoir efficacement l’image de notre paquebot.

Au programme aussi la vente et la dédicace du Livre qui compte l’histoire du Lydia, véritable épopée de presque un siècle !

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Les passagers  pouvaient aussi profiter des trois visites guidées et complètes du paquebot par jour qui ont permis à ces visiteurs d’avoir une expérience complète entre croisière historique et croisière littéraire.

A noter la très belle prestation de Renan, qui pour la première fois, s’est attelé lui aussi aux visites guidées et s’en est tiré avec brio.

Félicitation à lui !

Les visiteurs pouvaient accéder à la timonerie habituellement fermée sous l'oeil vigilant de l'équipage

Fatigué mais heureux, le sympathique équipage de l’AAML vous donne rendez-vous désormais au mois de septembre pour les journées du Patrimoine 2023, où nous aurons le plaisir de vous revoir à bord !

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Une partie de l'équipage du Dimanche et l'adjointe à la culture de la commune, Marie Duffaud
affiche salon

Le paquebot des sables accueille du 18 au 21 mai 2023 le salon des antiquaires du XXème siècle

   

L’Association sera présente à bord du Lydia pour cette toute première édition du salon des antiquaires du XXème siècle.

Un grand merci à l’organisateur, Bernard Rouflay, de nous associer à cet évènement.

Selon lui le Lydia est “un lieu prestigieux, rempli d’histoire“. Il ajoute: “certains exposants sont des spécialistes en marine ancienne, et viennent de loin”.

Il a d’ailleurs obtenu un label qualité authenticité pour ce salon .

Gageons que ce salon sera une réussite, le lieu s’y prête tellement bien.

Au plaisir de vous y voir bientôt.

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Mémoire d’une passagère

Dans le récit qui va suivre, une ancienne passagère du Lydia, Gilda Poliakin, nous retrace avec émotion ses retrouvailles, 63 ans plus tard, avec le Lydia, le paquebot sur lequel, elle et sa famille, ont quitté l’Égypte, expulsés par le régime de Nasser.

S’en suit, après le récit de sa visite, un extrait de ses mémoires dans lequel elle raconte le jour du départ, sans retour, de son pays natal.

Bonne lecture.

 

 

Le Lydia,

Au matin du 2 février 1960, alors que j’avais douze ans, mes parents et moi nous sommes embarqués sur le M/S Lydia à Alexandrie à destination de Marseille, première étape d’un long voyage qui nous mènerait aux États-Unis où nous avions obtenu l’asile comme apatride.

Mon père était né en Russie avant la révolution et émigré en Égypte à l’âge de onze mois. La plupart des autres passagers à bord faisaient partie de la grande communauté grecque d’Alexandrie dont les familles vivaient en Égypte depuis des générations mais, comme nous, n’étaient plus les bienvenues dans le pays au lendemain de la crise de Suez en 1956.

Tous nos biens matériels, tout ce que nous avions été autorisé à faire sortir du pays, se trouvait sur le bateau: 30 livres égyptiennes pour chaque adulte, 10 livres égyptiennes pour moi en tant que mineure; six bracelets en or pour ma mère, six bracelets en or pour moi, quelques bijoux, trois valises et cinq malles en cuir.

Les navires aussi ont leurs histoire. Celle du Lydia est une histoire d’improbabilité et de sérendipité. Construit au Danemark en 1931 pour une compagnie maritime australienne et nommé Moonta, il a navigué dans les mers australiennes en tant que bateau de croisière pour 150 passagers jusqu’en 1955, date à laquelle il a été vendu à une compagnie maritime grecque qui l’a rebaptisé Lydia, presque doublé sa capacité, et l’a exploité sur la mer Méditerranée de Marseille à Alexandrie pendant une bonne décennie.

En 1963, le gouvernement français sous le président Charles de Gaulle lance une grande campagne pour encourager le tourisme, la Mission Racine, du nom du haut fonctionnaire en charge du projet. Cette mission interministérielle portait une attention particulière pour les zones côtières du Languedoc-Roussillon, dont la ville du Barcarès (campagne de démoustication, reboisement côtier, construction de routes, agrandissement de ses installations portuaires et le lancement d’importantes opérations immobilières.) Pour aborder le dernier point, les membres du conseil du Barcarès décidèrent qu’un repère serait nécessaire pour attirer les promoteurs, une sorte de monument, un symbole de l’esprit marin de la région. « Un paquebot ? » quelqu’un suggère, Un paquebot ! Oui, pourquoi pas ? Mais il faudrait qu’il ne coûte pas cher. Un navire qui n’est plus en activité, par exemple ?

En 1967, arrivé en fin de vie (les navires ont une durée de vie moyenne de 35 ans semble-t-il) le Lydia est mis à la retraite. En partie désarmé il languit au Pirée, son port d’attache, prêt à être démantelé. Exactement ce que recherchaient les membres du conseil du Barcarès ! Le navire est dans un premier temps convoyé à Marseille pour transformation, puis, désormais sans moteur, est remorqué jusqu’au Barcarès et installé sur son rivage où il devient tour à tour un restaurant, une discothèque, un casino, attirant non seulement les touristes français mais aussi les visiteurs espagnols avides de jeux d’argent interdits sous le général Franco. Dès 1975, à la mort du dictateur, le tourisme espagnol décline et le luxueux casino ferme ses portes en 1978. Une fois de plus, le Lydia tombe en déclin. En 2011, il est acquis par la ville de Le Barcarès et transformé en musée et espace événementiel, son incarnation actuelle. Aujourd’hui il est surveillé de prés par l’Association des amis du Moonta-Lydia qui tente de le faire restaurer petit à petit.

Dans l’après-midi du 15 mars 2023, M. Olivier Alba, le président de l’association, m’accueille devant le navire et m’emmène faire un tour à bord. Barbu, costaud, M. Alba porte un manteau et une casquette bleu marine. Il ressemble tout à fait à l’amateur d’histoire maritime qu’il est. Dans la vie de tous les jours, M. Alba enseigne l’histoire et la géographie aux lycéens. Il est passionné par l’histoire du Lydia.

J’ai l’impression qu’il m’examine avec la même curiosité qu’on pourrait examiner une découverte archéologique, et que, pour lui, je représente un monument vivant, quelqu’un qui a été témoin des heures de gloire du Lydia.

 

Copyright: Noêl lauffenburger -Whynotpixel-

 

 

« Quelle incroyable coïncidence de retrouver le Lydia après soixante-trois ans ! » je m’exclame.

“Il n’y a pas de coïncidences”, dit M. Alba sérieusement.

Nous montons la passerelle. « Sur quelle classe avez-vous voyagé ? » me demande Mr. Alba. « Deuxième. » Il me conduit sur le pont de la deuxième classe. Nous passons par la cale, traversons de longs espaces vides où autrefois s’élevaient les salles à manger, les cabines, la cuisine.

M.Alba me montre l”entrepont où environ 150 « immigrants ». » dormaient dans des lits superposés dans un grand dortoir. « Il n’y avait pas de salle à manger pour les immigrants, explique-t-il, mais ils pouvaient commander des sandwichs à la cuisine, et ils n’avaient pas accès aux ponts non plus, uniquement à la plage avant ». -les passagers de première et de deuxième classe ne pourraient-ils pas également être des « immigrants » – je me demande?

M. Alba me montre des photos de l’extérieur du Lydia : « Il a été peint une fois en gris et blanc et une autre fois en noir et blanc. Vous souvenez-vous de quelle couleur il était quand vous l’avez pris ? -Il devait être gris » je hasarde . Sur les murs du pont principal, désormais vide, se trouvent des affiches de films tournés à bord. Une affiche montre Jean-Paul Belmondo jouant à la roulette. Sur le pont des embarcations, j’entre dans une minuscule cabine d’équipage avec son mobilier d’origine, je prends la barre du navire – remarquablement c’est l’originale – j’examine une version primitive d’un radar avec des lettres grecques (un goniomètre ndt).

Je reviens sur le pont de la deuxième classe à l’endroit où j’ai dû me tenir avec mon père alors que nous regardions Alexandrie, ma ville natale, disparaître de vue. J’essaie d’évoquer des souvenirs, d’être assise avec mes parents dans la salle à manger de la deuxième classe, de dormir dans une cabine de deuxième classe à trois lits superposés. Rien. J’ai une vision fugitive d’une cabine à deux lits où j’ai passé la nuit pendant la traversée du Lac Titicata en Bolivie dans les années soixante-dix, mais c’est tout. «La mémoire nous joue de drôles de tours, dit M. Alba, Parfois, nous sommes convaincus que nous nous souvenons d’un évènement qui n’a pas pu se produire; parfois nous ne nous souvenons pas de grand-chose alors que nous l’avons vécu… » M. Alba est un sage philosophe.

Mais je me souviens qu’alors que je me tenais sur le pont avec mon père, un monsieur allemand nous racontait comment ses parents étaient morts de faim durant la guerre pendant qu’il combattait sur front russe. Je me souviens du regard pincé de mon père alors qui l’ écoutait en silence.

Je me souviens aussi qu’à chaque escale où le bateau s’arrêtait pendant plusieurs heures mon père insistait qu’on débarque pour des visites des lieux comme des touristes quelconques: Du Pirée on a visité Athènes, ensuite escales à Gènes, Naples, et enfin Marseille avant de prendre le train de nuit pour Paris. Les cinq malles en cuir nous ont suivies par camion (information que mon père a soigneusement notée dans son calepin.) Peut-être que je me souviens de ces excursions terrestres parce que c’était des moments où, grâce aux commentaires enthousiastes de mon père, je pouvais contempler la civilisation grecque antique du haut de l’Acropole, connaître le goût d’une authentique pizza napolitaine, examiner les rangées de monuments lugubres et trop chargés du cimetière de Gênes, savourer une vraie bouillabaisse marseillaise, échapper pendant quelques heures aux tristes pensées qui devaient occuper chacun des passagers à bord qui abandonnaient tout derrière eux pour un avenir incertain.

Nous nous trouvons maintenant dans le salon fumeur de la première classe, avec ses belles boiseries art déco d’origine, ainsi qu’une partie de son escalier à double volées. “Parfois, je me promène tout seul sur le bateau vide”, dit-il, et je suis persuadé que j’entends les passagers rire, danser, boire, jouer; je ressens la vie à bord telle qu’elle était autrefois.” Son regard se perd dans le vide un instant.

Je me prend à rêvasser à mon tour. Quel incroyable destin que celui du Lydia! Voguer en haute mer, sur le point d’être taillé en pièces, pour finalement terminer en musée pour des scolaires et adultes, curieux de parcourir le mémorial d’une époque qui n’existe plus, sur une bande de sable, dans une ville côtière, ses ponts balayés par les vents, et sa poupe à jamais dirigée vers la Méditerranée qu’elle a traversée d’innombrables fois. Et me voilà moi-même, six décennies plus tard, sur son pont, toujours en  deuxième classe, à contempler la Méditerranée où là-bas, là-bas, à 2 700 km à vol d’oiseau, se trouve l’Alexandrie de mon enfance…

Suit le récit de la journée mémorable du départ extrait de ses mémoires:

Chapitre 13 Alexandrie. Départ.

Notes de mon père :

25 janvier 1960 Donné avis au Café «Chez Pastroudis » .

Je dois à Zoukou 65 livres égyptiennes.

Acheté des billets pour le départ d’Alexandrie à bord du S/S Lydia.

Douane, La censure, Fatigue.

Quitter l’Égypte après 47 ans…

2 février 1960

Ce matin-là, je suis la première à me lever et à m’habiller. Musa sert du café et des croissants, la tête cachée par un épais bonnet de laine, l’air plus maussade que jamais. Maintenant, je me tiens une dernière fois sur le balcon au soleil, regardant le jardin du voisin, maintenant envahi par la végétation. Le petit garçon qui habite la villa d’en face tire des cailloux sur des oiseaux. Il est vraiment insupportable. Les bagages ont été ramassés la veille. Le taxi arrive. L’oncle Edouard ne dit rien. L’oncle Zoukou se promène nerveusement dans l’appartement en regardant le sol comme s’il cherchait une pièce perdue. Je jette un dernier regard sur le salon baigné de lumière, l’imagine vide comme il le sera bientôt une fois que Tata et mes oncles seront partis pour le Brésil. Musa se met à gémir et me serre longuement contre elle, puis me donne un sac de pâtisseries qu’elle vient de faire. Elle ne dit rien comme d’habitude, semble plus abattue que jamais. Est-ce que je détecte des larmes dans ses yeux ?

« Tu prends soin de Renée ! Prends soin de Gilda !» Tata Ernestine supplie mon père du haut du palier, sa voix de plus en plus stridente à mesure que nous descendons l’escalier. Je me dis que ce n’est qu’une des nombreuses fois où nous sommes partis, mais je sais que ce n’est pas vrai. Tata m’étouffe de baisers. Je m’arrache pour dévaler l’escalier de marbre. Je ne veux pas pleurer. Je me dis que je vais vers quelque chose d’excitant et de nouveau, quelque part où je ne suis jamais allée, où l’on ne me dira pas constamment comment me comporter. Je me rappelle que Tata Ernestine peut suffoquer avec son inquiétude constante, me disant toujours de faire ceci et cela, qu’elle ne lit qu’un livre de recettes roumain usé, qu’elle sent comme un mélange de pommes de terre bouillies, de sauce tomate et d’eau de Cologne forte, que Tata Ernestine m’étouffe, qu’il serait bon de ne pas être sous sa surveillance constante, que mes oncles me grondent trop souvent, que Tonton Max passe son temps à se disputer avec ma mère… Pourquoi devrais-je être triste ? Je vais en Amérique. Peut-être que cela deviendra mon pays ? Je ne pleurerai pas.

Le taxi s’arrête brusquement pour éviter un chat qui traverse la rue. En regardant le chat grimper sur un arbre, je vois son visage surpris et soudain je fond en larmes. Je suis la première à rejoindre la rue et à monter dans le taxi. Mes parents suivent. “Écrivez-nous”, dit l’oncle Edouard tandis que l’oncle Zoukou ferme silencieusement la porte du taxi. Ils partiront bientôt pour le Brésil. Ce n’est pas si loin de Chicago sur la planisphère après tout. Pandémonium au port. Nous suivons au hasard les porteurs alors qu’ils se hâtent vers le bâtiment des douanes.

Une fois à l’intérieur, nous sommes séparées de mon père au fur et à mesure des inspections : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Les douaniers intiment à ma mère et moi l’ordre de nous déshabiller jusqu’aux jupons. Nous sommes fouillées et palpées par une inspectrice. “Pas trop mal”, dit ma mère qui a entendu dire que certaines femmes avaient été soumises à une inspection vaginale pour s’assurer qu’aucun bijou n’y avait été caché. Nous nous rhabillons et procédons aux procédures de sortie en présentant la liste des bijoux que nous avons avec nous : je montre les cinq bracelets en or qui me sont autorisés, ma mère à son tour présente les cinq autres qui lui sont autorisés, ainsi que son alliance, sa bague de fiançailles, deux paires de boucles d’oreilles, les 40 livres égyptiennes qui nous sont allouées (30 pour une adulte et 10 pour une mineure ndt). Nous sortons de la zone douanière et nous retrouvons face au navire. Mon père nous rejoint bientôt. « L’inspecteur qui a tamponné mon passeport m’a dit : « Nous espérons vous revoir vous, ya Sidi-Monsieur » ». Mon père nous annonce ça, presque rayonnant, tout en regardant avec impatience ma mère qui lui tend silencieusement son passeport où notre visa de sortie vient d’être tamponné. -Allé sans retour- Partir pour toujours – puisque son passeport est sans doute également tamponné et que le passeport de Tonton le sera quelques mois plus tard. Nous regardons nos malles et nos valises hissées à bord du navire avant de monter à bord du M/S Lydia.

Après un rapide coup d’œil à notre cabine je rejoins mon père sur le pont. Il est en conversation avec un élégant Allemand qui parle bien le français. Tous deux regardent l’activité fébrile sur le port. J’écoute l’homme élégant raconter à mon père à quel point la guerre a été dure pour les Allemands, sa vie de soldat sur le front russe:  « Mes parents sont morts de froid et de faim en Allemagne », lui dit-il, les deux hommes se détournant à présent l’activité la ruche portuaire. « Quand je suis revenu des combats sur le front russe, un voisin m’a remis une lettre que mon père m’avait laissée, décrivant sa femme et ses propres derniers instants : « Nous commençons à perdre la sensation de nos pieds. L’engourdissement monte maintenant dans notre jambe ». Mon père écoute sans un mot, le visage pincé, fixant à nouveau l’activité fébrile du port pour éviter à présent le regard son interlocuteur. (Gilda et sa famille sont de confession israélite ndt)

Dans son carnet, il écrira, laconique, à propos de l’embarquement : «Derrière nous». Une femme grecque se plaint au commissaire de bord : « Je n’ai jamais été aussi insultée de ma vie! ».

Les ancres sont remontées, les moteurs commencent à tourner. Je prends la main de Papa. Lentement, le port, la place Saad Zaghloul, le Fort Kait Bey sous lequel se trouvent les ruines du phare d’Alexandrie, la corniche, tout disparaît. Je regarde jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la mer et je descends rejoindre Maman dans la cabine. Je ne pleurerai pas. Je ne pleurerai pas. Je ne le sais pas encore, mais à partir de ce moment-là, je ne toucherai plus jamais le piano, je ne lirai plus une feuille de musique, ni ne parlerai un mot d’arabe….

 Gilda Poliakin

L’anecdote du Président :

Au cours de cette visite chargée d’émotion, Mme Poliakin m’a raconté que son père avait été, entre-autre, pianiste sur le Sùdanbateau fluvial sur le Nil.

Elle me confiait ensuite qu’elle et sa famille avait emprunté le paquebot Américain United States pour leur traversée transatlantique pour rejoindre New-York…

Je demeurais un moment pensif en regardant cette frêle petite dame que j’aurais pu soulever d’un bras…le Sùdan, le Lydia, le United States…Trois navires qui existent toujours malgré respectivement leurs 138, 92 et 71 ans !

Visiblement tout les navires qu’elle touche deviennent de vénérables vieillards…

C’est alors moi qui me semblait tout petit…

Je lui demandais aussitôt de me toucher le bras -on ne sait jamais- ce qu’elle fit dans un sourire…

Fasse que ce qui est bon pour les navires le soit aussi pour les hommes…

Après tout moi aussi je flotte….

Olivier Alba

Le Sùdna - 1885
Le Lydia - 1931
le United States - 1952
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The rebirth of the “Sand liner” episode 1

Following the bankruptcy of the last of the casino operators, the “Sand Liner” is looking for a new future. “The ship that does not want to die”, was bought by the municipality of Barcarès in 2011.

A few years later major renovation work began. The liner will undergo several renovation campaigns from 2014.

First Year 2014/2015:

Lots of unsightly constructions around the liner
Aèrial view (copyright photo Google)

The Lydia is surrounded by buildings which make it ugly. The priority is the demolition of all these buildings to find the original design of the ship:

Seaside: port side
Demolition of starboard buildings (copyright X. Cuvelier-Roy)
copyright (Xavier Cuvelier-Roy)
The hull had been widely opened, the ironworkers are at work to fill these scars

We take the opportunity to fill in the large openings that had been made in the hull …. On the sea side, the demolition of the “Patio” has also begun….

There was a ship behind the concrete!

Admit that it’s better there too! On the foredeck there is also change: The restaurant “Isadora” built in the 70s, and very degraded, is demolished:

Copyright Hobbies Blog

The restaurant “Isadora” had been built during the Japanese era to house a restaurant in place of the old swimming pool from the 1960’s. Little by little the Lydia finds a silhouette conforming to the origin:

Une dalle de béton avait elle aussi été coulée sur le pont. Les employés municipaux font place nette.

The steeldeck is cleaned:

View from further :

The final result:

Under the forecastle the structure is renovated and repainted (copyright Marie-Hélène Cuvelier-Roy)

And this is only the beginning… The construction site continues today…

To be continued….

The second phase of work HERE

Olivier Alba

President of the AAML

CP casino

The japanese périod (1973-1980)

Part 2: The japanese casino.

(1973/1978)

 

The second era therefore began in 1973 with the takeover of Lydia by the Japanese group Seïbu, which transformed it, under the rule of its flamboyant director Kuniko Tsutsumi, into a luxury casino.


 

 

 

 

 

 

The case was made a few weeks earlier at a meeting organized by DATAR, chaired at the time by Jacques Monot. During this meeting, it is a question of relaunching the “Racine Mission” for the development of Languedoc-Roussillon by attracting private investors.

This is where the flamboyant director of SEMETA, Senator Gaston Pams will, so to speak, impose Barcarès on the no less flamboyant Kuniko Tsutsumi, director of Groupe Seïbu in France. He shows her the Lydia and declares  “The French are too respectful of traditions, here we play the audacity”.

The case is settled, the Lydia is sold to the Japanese group for a pittance in exchange for the promise made to build a hotel and a leisure residence on the spot. This will be the Lydia-Playa Hotel and the Rising Sun Residence.

In the left the master of Barcarès Got, in the middle K.Tsutsumi, on the right G.Pams.

The project of Kuniko, daughter of one of the largest fortunes in Japan, is ambitious: to make Lydia a luxury casino that will operate in parallel with the hotel for accommodation. The Lydia becomes his toy, his darling, his hobby. Especially since “The Princess” has its entries. The Yéyés give way to Parisian VIPs. The navigator Alain Colas is chosen to be the godfather of the ship.

                          K.Tsustumi et Alain Colas aboard. Copyright photo: L’Indépendant

Major transformation work will then be undertaken to adapt the liner to its new mission, without the slightest discernment and the slightest regard for its past. The decoration will be entrusted to Michel Ambrogi and Yves Betin.

We don’t skimp on the price either, nearly 20 million francs are invested to transform the interiors. The silhouette of the ship undergoes a slight change at the level of the foredeck where a winter garden is created instead of the swimming pool and the bar. Against the hull and to materialize the entrance, a light structure is built. The funnel now bears the colors of the Seïbu company.

Inside, on the other hand, everything changes, an entire deck is cleared to make way for the casino.

 

 

 

On the ground floor, the nightclub “Trunk” then becomes the “Lydia-club” and remains in the same place but with a brand new decoration.

 

 

 

Still on the ground floor but at the back this time take place a ball room as well as the “Zig-zag” bar:

Above, on the first level, an entire bridge of cabins as well as the old “Trunk store” are demolished to make way for the actual casino, cash desks, games room and at the front a bar named “Le Crésus” in reference to the new destination of the place but also a nod to the well-known King of Lydia.

                                on the left the casino , to the right the snack “Crésus”

Finally, above the casino, takes place a new restaurant “Isadora” which extends on the front beach, making disappear the open-air bar as well as the swimming pool.

The restaurant “Isadora”

The Lydia then swims in luxury: artists, jet-set and “beautiful people” mingle with rich South Catalan industrialists. The costumes are designed by the couturier Karl Lagarfeld, the key ring is signed by Hermès. The cinema will also be interested in the Lydia casino, which will serve as the setting for the film “l’Alpagueur” by Michel Labro, starring the very popular French actor Jean-Paul Belmondo.

                                           To the left: K.Tsutsumi et le couturier Ted Lapidus

Golden era certainly, but above all a costly illusion that will last barely five years.

At the end of the 1970s, the reopening of casinos in Spain sounded the death knell for this costly illusion.

Worse still, the management of the casino is catastrophic and the casino is closed in 1978 following the forced and forced withdrawal of Kuniko to whom Tokyo has definitively cut off the financial taps.

The Lydia will be operated for another three years by the Seïbu group but as a simple annex to the hotel, a seminar and conference room. Only the very popular “Lydia-club”, holds the course for night cruising.

In 1980 the Seïbu group finally threw in the towel: The Lydia once again changed hands and the Lydia-playa hotel was sold, a new period began at the dawn of the 80’s…

…Nevertheless, the new layouts, however beautiful they may be at the time, are very 70s-style…

…Gone are the timelessness of a marine decor, the authenticity of a unique place…

In 1980, the only remaining elements are the almost intact bridge (only the compass is missing), the staircase, the social hall, the aft lounge (both at promenade deck level) as well as an entire deck of cabins which serve as offices.

This period is crucial for the future of Lydia, even if at the time nobody realizes it yet: by putting it in “fashion”, by yielding to “trends” in terms of decoration, we have doomed to grow old…

the Lydia has already lost part of its soul…

The rest of her story : HERE

                                          Olivier Alba

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Conférence à Saint Laurent de la Salanque

 

 

 

 

Vendredi 25 novembre 2022 à eu lieu, à l’invitation de la commune de Saint Laurent de la Salanque, une conférence avec pour thème, l’histoire du Lydia. ces conférences permettent de sensibiliser les habitants de la Salanque de la valeur patrimoniale du “Paquebot des Sables”.

Le président de l’association, Olivier Alba a donc réalisé celle-ci devant une salle comble.

A l’issue de celle-ci une séance de dédicace à eu lieu.

Beaucoup de spectateurs ont ainsi pu véritablement découvrir ce qui se cachait derrière cette silhouette dressée sur la plage du Barcarès depuis plus de 50 ans.

Le président, soutenu par quelques membres de l’association, a su tenir en haleine les spectateurs, durant toutes la conférence, par son enthousiasme et sa passion communicative.

Le séance de dédicace qui a suivi, a permis d’échanger de manière informelle avec plusieurs participants et ainsi ouvrir de nouvelles pistes sur de futures acquisitions d’objets historiques.

En outre, beaucoup de ces participants se sont montrés fortement intéressés par une future visite guidée du Lydia, avouant qu’en fait, ils venaient de le redécouvrir, ignorants complètement ce qui se cachait derrière la grande silhouette de métal.

L’association tient à remercier la municipalité de Saint Laurent de la Salanque d’avoir organisé cet évènement et rendez-vous est pris pour de futures visites guidées sur le site.

Merci aussi à tous les participants ainsi qu’aux membres de l’association qui avaient pu faire le déplacement.

L’aventure du Lydia continue!

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The “Sands Liner” (1967-1973)

 

The first period was the one just after the grounding, a period that saw the ship’s entrails adapted to its new toist mission. 

After initial work at the Terrin shipyards in Marseille (mainly boiler making), she was convoyed to Le Barcarès.

From 1967 to 1973, the ship was leased by SEMETA (a mixed development company in charge of creating the resort of Barcarès) to a company created for the occasion: SODELOR, which had the mission of operating it.

On the outside the ship is almost intact, which makes its success with the 300 000 tourists who rush on board in the space of August 1967. Some authentic spaces have been preserved like the bridge, the social-hall, the smoking-room (promenade deck), the dining room (second deck). The two cabin decks (first and second deck) are still intact. For a while, we thought of transforming them into a hotel but the project was abandoned for reasons that are still unknown.

For the interior fittings, Senator Gaston Pams, president of the SEMETA, had these flamboyant words: “Only beautiful and expensive!”

Specialized craftsmen and journeymen were therefore called in to carry out the luxurious fittings.

On the front deck, a swimming pool and a bar were installed and immediately became an incredible success:

The original first class dining room, entirely covered with Ceylon lemon veneer panels, welcomes guests in a dream setting

In front of the ship, the scew propeller shines brightly to welcome the curious:

In the forward hold, the first discotheque, named the “Trunk“, was set up under the direction of Roland Vonné

The night club nammed the "Trunk"

In the rear hold is installed a snack bar called very appropriately the “Cambuse”, entirely veneered in Oregon pine. The suspensions recall the Catalan lamparos. The inclined partitions respect the shapes of the hull: we are well in a boat!

The "Cambuse"

On the first deck at the front is a bar and stores: “The Trunk store”

Through portholes you can see the swimmers in the pool above. The walls are covered with varnished precious wood veneer, the brass shines softly in a luxurious and very marine atmosphere:

The "Trunk store"

On the boat deck you stroll between the life-boats and the highlight of the visit is the perfectly preserved bridge. This is the most popular place on the ship!

Even the state of the art kitchens are a postcard!

We can understand from these “witness photos” the enthusiasm that the liner brings. The fittings are impeccable, in good taste, timeless and above all in perfect adequacy with the “liner” spirit that the visitor is looking for.

People will be jostling each other on board during the five and a half years of operation by the SEMETA.

The only change during these five years was the color of the funnel (black with a red border at the top) which, at the beginning, displayed a patch of the SEMETA on a blue background, showing two mermaids:

 

 

 

Very quickly replaced by a more stylized and modern logo

At the end of six years of brilliant parties, the Lydia is sold to a Japanese investor who will transform her into a luxurious casino.

The rest of her story : HERE

                               Olivier Alba

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The end of the « casinos era » (2000-2011)

 As the 21st century dawns, the Lydia is a shadow of its former self. The casino is closed, the maintenance is limited to a quick bleaching every June, the sea spray and the humidity favor the proliferation of rust spots and the wood is eaten by mushrooms. It is in this atmosphere of end of reign that the « Sands Liner » will still make speak about hem.

Indeed, in 2000, the Partouche group, the first casino group in France, acquired the Lydia with a view to reopening yet another casino. It was done in March of the same year. The Lydia Invest company, of which the liner is one of the assets, was acquired for the symbolic euro, with the Partouche group responsible for paying off the debts, which amounted to 20 millions francs at the time (source: l’Indépendant newspaper). A director was quickly appointed and the founder of the group, Isidore Partouche, even paid a visit to his 50th future ex-casino. 

When she arrived, Mrs. Partouche could not hold back a cry of horror “Isidore, you didn’t buy this! This is the state in which the liner is, a ghostly silhouette standing on a deserted beach.  

Nevertheless, a file for the reopening of the casino was filed with the Ministry of the Interior.

The upper deck copyright : french ministère de la culture

Four years went by during which nothing or almost nothing was done on board. Worse still, the new person in charge cut up and ransacked entire sections of the ship: the aft mast was removed, as well as the arms of the cargo masts. On the boat deck, the davits and bows were discarded, giving a ghostly and empty look to the already battered silhouette of the Lydia.

In short, the liner is transformed into a bathtub toy. A decor. Beautiful from afar but far from being beautiful.

Copyright: ministère de la culture

After four years, in February 2004, and after three unsuccessful requests, the casino finally obtained its authorization to open.

l54 - Copie (3)

Unfortunately. It is necessary to open for the touristic season and on board everything remains to be done, one will confuse once again speed and precipitation. Of course, the hull was entirely sandblasted, allowing the metal to be found in good condition under 30 layers of paint, and the envelope of the funnel was changed, completely rotten.


The wood will be sanded, damaging it irreparably. 

Worse still, the decks will be covered with wooden terrace boards to “clean up” and whiten the

whole ship, giving her the sad look of a hospital ship. The windows and doors on the upper deck are closed and blocked.


White ansd only white: The gost ship

Inside, not much better: Nothing to do with a “roaring twenties” liner atmosphere and three quarters of the Lydia remain in a state of ruin.

 The original social-hall, the staircase and the smoke- room where the restaurant is located still remain.

The restaurant on the "promenade deck"
The social hall
the smoking-room
The staircase

The night-club receives a new decoration.

Tea parties are organised for senior citizeh.

In fact when one makes badly, one does not go very far. And it is what will occur. After a few years of operation the restaurant inexplicably closes while its success had not been denied.

In 2008, the opening of a casino in the neighboring city, as well as a bad management will make once again sink the liner. After only 4 years, the casino-discotheque will close, once again. It then sleeps for a period of three years during which no buyer presents himself to exploit an umpteenth casino…

After four successive failures, nobody wants to try the adventure anymore….but the “Sand liner” is really insinkable…

To be continued…

The rest of the story: HERE

                                                                                Olivier Alba